STOP n°18 A
LES ÉCOLES PRIVÉES

HISTOIRES RACONTÉES PAR M. JOUFFREY


  • Séquences d’EPS ... dans les bois !
Si de nos jours mesures de sécurité, surveillances, encadrements, rythment  la vie d’une école et ses activités, il est loin le temps où les enseignants pouvaient se permettre quelques « libertés » en ce domaine !
 
Imaginez la scène : 4 classes de CM1 et CM2 (soit une centaine d’élèves), encadrés par 4 enseignants (4 hommes jeunes !) partant un après-midi dans les bois au-dessus de Vaugneray, pour une activité d’éducation sportive, proposée sous forme de course d’orientation... Constitution des équipes, distribution de cartes et de boussoles, et... « Allez, les enfants, rendez-vous dans une heure », à tel point fixé (par les enseignants) !
 
Inconscience de l’époque, dans un environnement serein ? Confiance totale faite aux élèves ? Qui oserait procéder ainsi aujourd’hui ? Et pourtant, quel engouement chez les enfants, quelle ardeur pour parcourir les bois, quels bons souvenirs au retour !...Mais que l’on se rassure : on recomptait bien les élèves et nous n’en n’avons jamais perdu. Quant aux parents, aucun d’eux n’est venu, un jour, nous reprocher ce genre d’activité. Tout semblait si « normal » en ce temps-là...


  • Arrivée de l’informatique à l’école
Si à l’heure actuelle le numérique s’est installé dans toutes les écoles, avec des outils appropriés que maîtrisent parfaitement les élèves, et ce dès les premiers apprentissages, il faut bien reconnaître que l’arrivée de l’informatique dans les classes, il y a une trentaine d’années, avait suscité émotions, interrogations, et ... complications !
 
Imaginez l’époque: une salle dite « informatique » équipée seulement de quatre ordinateurs, avec parfois deux ou trois élèves devant chaque poste, et un enseignant sans grande formation au départ, courant de l’un à l’autre, essayant d’initier les enfants à ce nouvel outil pédagogique qui venait remplacer la craie sur l’ardoise, à la plus grande joie des élèves adorant pianoter sur le clavier.
 
Mais que d’angoisse aussi, lorsque l’ordinateur souvent capricieux tombait en panne, mettant brutalement fin à la séquence d’enseignement. Le maître restait stoïque, histoire de conserver toute son autorité devant ses élèves, et les rassurait sur une intervention rapide de quelques « papas informaticiens » qui viendraient gratuitement à la rescousse !
 
Evolution ou révolution pédagogique ? Il faut bien reconnaître qu’à cette époque, l’enseignant ne savait pas trop s’il donnait à ses élèves une simple culture nouvelle à travers l’utilisation des outils, ou s’il dispensait déjà un véritable enseignement de l’informatique, appelé à devenir au fil du temps une science à part entière, au même titre que les maths ou le français. Mais, de nos jours, certains ne se posent-ils pas encore cette question ?



  • Education Sécurité Incendie
Si autrefois les exercices « en cas d’intrusion dans l’école » n’existaient pas, en revanche, les élèves étaient bien sensibilisés à d’autres risques, notamment celui de l’incendie.
 
Pour cela, deux pratiques :
-  d’une part, la visite occasionnelle des pompiers de Vaugneray, avec tout leur matériel. Quelle excitation lorsque les élèves voyaient débarquer dans la cour la grande échelle et les fourgons rouges et jaunes ! Que d’intérêt pour les regarder manœuvrer et pour visiter les camions ! Peut-être avons-nous éveillé des vocations de pompiers (ou pompières, comme il est permis, paraît-il, de dire aujourd’hui !) ?
- d’autre part, les exercices obligatoires d’évacuation, un par trimestre, consignés dans le registre de sécurité. L’alerte donnée, il s’agissait alors de quitter au plus vite les classes pour se regrouper dans la cour avec les enseignants, sans panique mais avec célérité.
 
La difficulté de l’exercice allait grandissante : au premier trimestre, maîtres et élèves connaissaient le jour et l’heure de l’alerte, donc pas de gros problème.
Au second trimestre, seuls les enseignants étaient mis au courant, et les élèves se trouvaient déjà plus surpris.
Au dernier trimestre, seul le directeur savait quel jour et à quelle heure il déclencherait l’exercice, histoire de mettre tout le monde en situation réelle.
 
Pour corser l’affaire, il eut même l’idée, un jour, de fermer à clé l’une des deux portes de sortie du couloir, pour voir la réaction des élèves. Et savez-vous ce qu’il arriva ce jour-là ? Emportés par leur élan, et peut-être un peu paniqués, les élèves ont tout simplement... défoncé la porte !
 
Croyez bien que l’on a tiré bon nombre de leçons de cet exercice mémorable....



  • Déménagement de l’école
Depuis plus de 100 ans, l’école était située rue de la Déserte.
 
Au fil des années, le nombre de classes avait augmenté. En plus de la maison en pierre, elle occupait aussi des bâtiments préfabriqués plus ou moins commodes. Les cours de récréation devenaient également trop petites pour permettre les ébats de tous ces enfants.
 
Les classes maternelles étaient séparées des autres, plus haut dans la rue, ce qui présentait des difficultés pour la continuité des Cycles d’apprentissage, notamment entre la Grande Section et le Cours Préparatoire.
 
Comme il n’était guère possible de réaménager sur ce site un ensemble plus fonctionnel, il fut décidé de construire une nouvelle école.
 
Un comité se constitua avec Dominique Cécillon (le président d’OGEC), Jacques Marduel, Charles Delorme et Paul Berne pour assurer le suivi du projet. Un terrain de 9 500 m2 fut acquis à l’angle de la route de Bordeaux et du chemin de Charpieux et les travaux s’engagèrent afin de construire des bâtiments totalement modernes, bien adaptés aux besoins actuels et aux évolutions à venir et surtout de pouvoir disposer d’espaces suffisants pour toutes les activités des élèves.
 
Dans le même temps, à la demande des autorités diocésaines et académiques, l’école changeait de dénomination : l’Ecole Privée Mixte devenait l’Ecole Jean-Baptiste, en référence à son fondateur Jean-Baptiste Besson.
 
Aux vacances de Toussaint 2003, ce fut le grand déménagement. Les parents d’élèves vinrent en nombre avec camions, fourgonnettes, voitures et remorques pour transporter sur le nouveau site les tables et les chaises, les armoires et les étagères, les tableaux, les livres et tout le matériel pédagogique, ainsi que les dossiers administratifs et les archives.
 
Heureusement, la météo était au rendez-vous avec un beau soleil, et en une seule journée tout fut amené et installé sur le nouveau site. La mobilisation fut telle qu’une équipe eut même le temps de repeindre des meubles de rangement.
 
Le matin de la rentrée, les élèves investirent leurs nouvelles classes, vidant de leurs cartables toutes les affaires qu’ils y avaient copieusement entassées !
 
C’était le début d’une nouvelle histoire pour l’école privée de Vaugneray …
 
Les bâtiments de l’ancien site furent en partie vendus et en partie partagés entre la paroisse et les associations de la commune.



  • Pour l'histoire
M. Besson (Frère Paul-Adrien) se bat contre l’Etat pour conserver l’école en tant que bien personnel, à l’époque de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat et obtient gain de cause à la suite d’un long procès.

  • Le rang
A la fin des cours, les enfants descendaient en « Rang par deux » conduits par les instituteurs jusqu’au centre du village, idem pour l’école publique. La rivalité entre les deux écoles provoquait « la guerre des boutons ».