STOP n° 20
LA CLINIQUE
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AncreLES ORIGINES
Il faut remonter au XVIème siècle pour qu'apparaissent les premiers soins apportés aux malades mentaux, et au XVIIème siècle, par la construction de l'Hôtel-Dieu à Lyon.Et c'est au XVIIIème siècle, en 1775, que Jeanne Puy, 30 ans, dite Sœur Agathe, fille de laboureur, et Claudine Vercherin, 29 ans, dite Sœur Rosalie, servante du curé, s'aperçurent du manque de capacités d'accueil pour ces malades. Elles décidèrent de créer un lieu proche d'une population mi-paysanne, mi-industrieuse. Elles se constituèrent en communauté, sous l'ordre des Sœurs de Saint-Joseph, et ouvrirent l'établissement de Vaugneray pour les "femmes folles".
 
Selon nos recherches, nous pouvons échafauder ce que fut leur histoire : un terrain, appartenant à la paroisse fut mis à leur disposition, pour leur activité de soins, par acte notarié, sur lequel il était stipulé qu'en échange du droit de construire un établissement appelé "Maison de Force", elles seraient chargées de blanchir les linges sacrés, et de donner l'enseignement aux enfants pauvres de la paroisse. Cet établissement serait situé au "Couvent Vieux", avenue du Docteur Serullaz (voir stop n°9).
 
Durant la Révolution, en 1793, et la persécution des prêtres, les Sœurs chargées de l'enseignement furent arrêtées ; celles qui prodiguaient les soins purent poursuivre leur activité à la condition qu'elles abandonnent le port du costume religieux. Sœur Agathe se réfugia au hameau "Le Godard", situé sur les hauteurs, à l'ouest de Vaugneray. Les Sœurs se séparèrent en 1802, Sœur Agathe continua seule sa mission, bientôt rejointe par d'autres Sœurs. Elles eurent l'opportunité d'acquérir l'immeuble situé à l'angle de la route de Malval et de la rue du Babillon (aujourd’hui une boucherie au rez de chaussée et appartement à l’étage). De nouveau, elles reprirent l'instruction de la jeunesse et accueillirent les malades, indigents et autres.
 
Sœur Agathe décéda en 1811, à l'âge de soixante-six ans. Elle ne verra pas l'achèvement de son œuvre, dont les études des bâtiments actuels débutèrent en 1827. De plus, une ordonnance du roi Charles X donna la reconnaissance légale à la Congrégation des Sœurs de St-Joseph de Lyon à partir du 8 février 1829.
 
Les Sœurs les plus âgées, ne pouvant plus travailler, étaient logées dans une aile du bâtiment central, qui deviendra la maison de retraite des Sœurs de St-Joseph. Devant la diminution du nombre de Sœurs hébergées, l'établissement s'ouvrit alors aux dames âgées du village, puis aussi aux hommes. La Maison de Santé devint laïque.
 
En 2001 l’établissement psychiatrique et la maison de retraite Sœurs de St-Joseph deviennent un seul établissement : « la Clinique ».
AncreLA VIE DANS L' ETABLISSEMENT
A l'origine, les Sœurs étaient toutes dévouées à leurs tâches. Elles travaillaient de l'aube jusqu'à la nuit, sans jour férié ni congé, parfois jusqu'à l'épuisement. C'est en 1935 que fut employée la première femme de ménage laïque. Les Sœurs n'avaient à leur disposition qu'un lit, dans le même dortoir que les malades, et de quoi ranger quelques affaires. Parfois elles ne dormaient pas, car les malades pouvaient hurler plusieurs heures, de jour comme de nuit. Certaines étaient très agitées. La thérapeutique assez barbare de l’électrochoc qui consistait à envoyer au malade une décharge électrique contrôlée était peu utilisée dans l’établissement. C’est surtout le Largactil découvert dans les années 1950 qui a provoqué une véritable révolution dans le traitement de la maladie permettant aux sœurs de ne plus attacher leurs pensionnaires.
 
Les malades avaient droit à un bain général une fois par mois ; on changeait alors les draps, chemises, bas, bonnets, tabliers… Les personnes incontinentes avaient des lits adaptés, composés de quatre côtés inclinés vers un fond en zinc, garni de paille, et comportant un orifice permettant les écoulements dans un tiroir à cuvette.
 
Les Sœurs avaient un grand respect de leurs malades, et pour adoucir leur sort, elles veillaient à les tenir propres et bien habillées : c'est ainsi que les femmes laïques les trouvaient lorsqu'elles arrivaient pour prendre leur service le matin à 7h30.
 
L'établissement comportait différentes zones, pour des malades plus ou moins atteintes. A l'origine, quand la malade arrivait, on lui attribuait une paillasse, une planche avec de la paille ; puis en 1897, un sommier en crin, qui fut remplacé plus tard par un sommier métallique ; puis par un matelas de laine et un traversin, et ainsi de suite jusqu'au confort actuel, où les chambres sont régulièrement rénovées, lumineuses et confortables.
 
Le médecin, selon la réglementation devait habiter dans l’enceinte de l’établissement. Les religieuses lui construisirent une belle maison bourgeoise sur trois niveaux, aujourd’hui vendue à un particulier.
 
A l’emplacement même de ce joli parc aujourd’hui, afin de satisfaire aux besoins de l’établissement étaient situées les terres d’une exploitation agricole. La parcelle AB127 a été acquise en 1850 comportant un bâtiment rural d’une précédente exploitation agricole.  Mais les produits de cette ferme ne sont pas suffisants. Les sœurs louent une ferme à proximité en 1950. Tous les terrains disponibles étaient dédiés à la production agricole et maraîchère (vaches, volailles, porcs, légumes), sans oublier les vignes et le verger. La production laitière permettait la fabrication sur place du beurre.
Mais les exigences imposées en matière de règles d’hygiène sanitaire interdirent de poursuivre cette activité qui fut abandonnée vers 1960.
 
A partir des années 1970, la Maison de santé change d’aspect. Les portent s’ouvrent, les malades peuvent sortir. On les voit se promener tranquillement dans le village. Des ateliers d’ergothérapie offrent aux pensionnaires des activités variés (écouter le témoignage de Sœur Pascale par QRCode sur panneau dans la cour de la Médiathèque de Vaugneray).

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La chapelle construite en 1975
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L'intérieur de la chapelle
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Les trois icônes peintes ont été exécutées dans les années 1990 par une habitante laïque, Madame Racine. Souffrant d’oxydation, les dorures ton été rénovées par l’Atelier Thomas
Ancre« LA CLINIQUE » ACTUELLE
En 1855 un premier bâtiment est construit sur une parcelle de 7.030 m2 en bordure de la route de Malval ; il est agrandi en 1859 et 1880. Il prend alors le nom de "Maison de Santé". Après l'achat d'autres terrains alentours, la propriété a une superficie de trois hectares. On comptait, à l'époque, 63 patients et 14 Sœurs bénévoles. Les familles des malades devaient payer pour leur logis et leurs soins. Il n'y avait aucune aide financière de l’État.
 
La Clinique est gérée par les Sœurs, en société civile, jusqu'au 6 mai 1972. Les deux pôles, maison de retraite et hôpital psychiatrique, devenant de plus en plus importants, et les religieuses vieillissant, elles se retirèrent peu à peu. Dans un premier temps, en 1978, elles confièrent la gestion de l'établissement psychiatrique à une association laïque loi 1901. L'année suivante, est créée la "Maison de retraite Saint-Joseph" gérée par une association indépendante de la première.
 
En 1986, les religieuses firent don des bâtiments aux associations, mais elles font encore partie du Conseil d'Administration. En 1999, l'établissement s'ouvrit à la mixité, et en 2001, une seule association gère les deux entités. Depuis avril 2021, la Clinique est un établissement de santé, privé, d'intérêt collectif, sans but lucratif, à double activité : un pôle psychiatrie de 141 lits pour des malades à partir de seize ans, et 148 lits pour le pôle gériatrie, pour des personnes à partir de 60 ans. C'est le premier employeur de la commune.
 
Deux points particuliers sont à noter pour cet établissement :
1) il a sa propre équipe médicale, salariée de la clinique, composée de cinq médecins psychiatres, deux médecins gériatres et un médecin généraliste.
 
2) une unité d'accompagnement est construite en 2017 pour des personnes psycho-dépendantes stabilisées, pour les préparer ainsi à quitter les soins hospitaliers afin d'entrer dans une maison de retraite ou un EHPAD.
 
Cet ensemble de bâtiments est situé au milieu d'un parc joliment arboré et fleuri. De nombreux bancs sont à la disposition des malades et des résidents pour se détendre.