AncreSTOP N° 10
LES AIGUILLONS

Dans le terrier cote de 1496 nous trouvons « a Escullion » puis en1509 « Loci d’Escullion parrochie Vauneriaci ».  L’ancien moulin à eau du Chemin de Fontruche mentionné en 1592  alimenté par un bief de 700 m battait le blé et le chanvre. Il alimentait également l’ancienne tuilerie et la carrière d’argile.

Le domaine s’est constitué à partir de 1628 par la branche d’Eguillon et Louis Valentin jusqu’à atteindre 40 ha en 1824, nommé alors « Les Aiguillons ». En langue d’oil, l’aiguillon est le sommet d’une colline.

Le moulin existait déjà sur un plan, antérieurement au cadastre en 1768. Il était équipé de deux levées et écluses. La prise d’eau se faisait en amont sur l’Yzeron à 700 m de là.

La propriétaire était alors la veuve Jacquemet (née Jeanne Cazot). 
Son fils Prosper en héritera.
Le cadastre napoléonien de 1824 le nomme « Les Auguillons ».

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  • LE MOULIN DES AIGUILLONS
Il  était composé :
  • au rez-de-chaussée d’une pièce où se trouvait le moulin à eau pour le blé, et deux autres pièces à  l’Est (au matin) : l’une servant d’écurie à moutons, l’autre de cellier
  • à l’étage d’un appartement servant de cuisine et au-dessus de l’écurie d’une chambre, une écurie à vaches et un fenil.
Un petit bâtiment servait de battoir pour le chanvre, au sud des premières pièces décrites.
En 1900 le battoir à chanvre est en ruine. André Dulac sera le dernier meunier. Ce moulin sera transformé en une usine de plasturgie (Plastifrance) qui fabriquait entre-autres des pare-brises d’avion. Aujourd’hui désaffectée, cette usine est devenue un entrepôt de matériaux.

LA TUILERIE DES AIGUILLONS
La terre à tuile est prélevée dans la carrière. Le sol est décapé, puis la terre est enlevée par couches successives pour être stockée. Une grosse meule en pierre, entraînée par un cheval qui tourne autour, sert à écraser l’argile pour la rendre fine et homogène.

Le façonnage des tuiles se fait dans des moules en bois. Après séchage, la cuisson est effectuée dans 3 fours ; le degré de cuisson qu’il faut atteindre est déterminé à l’œil :
  • Rouge sombre :                                 650 °C
  • Rouge cerise naissant :                    800 °C
  • Rouge cerise :                                   900 °C
  • Rouge cerise clair :                         1000 °C
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Moule en bois pour la fabrication de nouvelles tuiles

LE VELOUTIERS - CANUTS-PAYSANS
En 1833 Vaugneray comptait un grand nombre de métiers à tisser la soie. Le tissage de la soie alternait avec le travail des champs.

Vers 1850 s’est implanté un atelier de tissage au hameau des Aiguillons qui employait 10 ouvrières dont l’âge variait de 15 à 24 ans, dirigées par Jean Simonet, descendant peut-être des Simonet, fabricants de la mousseline à Tarare. En 1866 le tissage faisait vivre 136 personnes.

Origine : deux moines rapportèrent d’Orient des œufs de vers à soie à l’empereur byzantin Justinien et des graines de mûriers blancs.

La sériciculture, élevage du ver à soie, apparut en France lors de l’installation des papes à Avignon. Elle remonta la vallée du Rhône jusqu’à notre département.

.La ville de Lyon va devenir la capitale mondiale de la soie pendant près de deux siècles, jusqu’à ce qu’une maladie décime vers 1850 la quasi-totalité des muriers et, par voie de conséquence, la population des bombyx. Louis Pasteur en 1865 fut chargé de l’étude de la maladie du ver à soie qui s’étendait au monde entier.

Les fabricants lyonnais craignant de manquer de soie tentèrent d’acclimater le bombyx de l’ailante pour remplacer celui du murier.

La maladie maîtrisée, la production séricicole redémarra pour décliner progressivement jusqu’en 1925 et s’effondrer avec la crise des années 1930.

Peut-être dans vos promenades sur les boucles du Val Noir verrez-vous papillonner le bombyx de l’ailante ?

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