STOP N° 22
SAINT-LAURENT-DE-VAUX

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D’après les écrits (non datés) du Père Robert Juron « Saint Laurent de Vaux…un village… une paroisse », et nos différentes recherches, le nom « Saint-Laurent-de-Vaux » trouverait son origine du latin « Parochia in Vallibus » (paroisse dans la vallée). L’évolution de ce nom aurait donné ensuite le nom « Vaux ». De plus, le tabernacle en bois peint et doré de l’ancienne église, portait le nom « Saint Laurent ». Ce qui donna quelques années plus tard le nom de « Saint-Laurent-de- Vaux ».

Saint-Laurent-de-Vaux, village situé entre Vaugneray et Yzeron, est tourné vers la montagne d’un côté et vers le pays bas de l’autre. C’est ce qui en fait son originalité. Sa superficie de 264 ha se situe dans une altitude moyenne de 515 m (de 370 à 660 m).
Aucune trace d'occupation n’est révélée durant la période romaine tant au niveau archéologique que bibliographique. Nous supposons qu’une communauté rurale s’est développée autour de l’ancienne église construite vers l’an 1200 et démolie en 1927.
 
La paroisse ainsi que les terres de Saint-Laurent-de-Vaux dépendaient, jusqu’au milieu du 18ème siècle, des seigneurs des Mont-D’or, barons d’Yzeron, installés au château d’Hoirieu. Ils étaient propriétaires des terres et des fermes, mais n’habitaient pas le village. C’est le curé, pour le clergé et l’entretien de la paroisse, qui prélevait la dîme (l’impôt de 10 % sur le commerce des produits agricoles ; impôt bien maigre, puisque les paysans produisaient essentiellement pour leur consommation personnelle, et ne faisaient que peu de commerce.
 
Après la Révolution, la Baronnie d’Yzeron fut abolie. Saint Laurent de Vaux devint alors la commune civile de « Vaux la Garde » pour quelques années, puis retrouva là son nom primitif « Saint-Laurent-de-Vaux ». Le centre administratif se trouva rattaché dès lors à Vaugneray, devenu ainsi Chef-Lieu de canton et archiprêtré. Néanmoins, Saint-Laurent-de-Vaux garda son indépendance communale et paroissiale.
 
En 1841 un premier projet de rattachement à Vaugneray avait été exprimé, mais ne fut pas suivi d’effet. Saint Laurent de Vaux resta indépendant.
En revanche, lors des élections municipales de mars 2014, aucun candidat ne se présenta au premier tour. Le maire, Raymond MAZURAT et les autres élus sortants sont réélus au second tour (à titre transitoire dans le but de fusionner avec la commune voisine de Vaugneray). L’arrêté préfectoral du 9 octobre 2014 prononça alors la création de la « commune nouvelle de Vaugneray » dont Saint-Laurent-de-Vaux constituera une commune déléguée pour ne former qu’une seule et même commune « Vaugneray »  de 5 418 habitants dont Saint-Laurent-de-Vaux serait l’un des hameaux au 1er janvier 2015.

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    POPULATION
    Jusqu’au 18ème siècle, malgré une surface aussi restreinte (264 ha), le village de Saint Laurent de Vaux parvenait à faire vivre sa population qui comptait jusqu’au 19ème siècle 149 habitants. Personne ne travaillait à l’extérieur. Les gens vivaient quasiment en autarcie, c’est ce que l’on appelle « une économie fermée ». Ils vivaient de leur production.
    Le nombre d’habitants varie peu au 19ème siècle et diminue fortement au début 20ème siècle. On dénombre : 149 habitants en 1804, 150 en 1861 et 149 en 1886, 92 en 1911 et 84 en 1968
    Le nombre d’habitants diminue sensiblement pendant la révolution industrielle, les «30 glorieuses » (à partir de 1945) et le premier choc pétrolier de 1973.
    Mais à partir des années 1980, là, tout change. On quitte la ville pour vivre à la campagne. La population augmente d’année en année. Elle a triplé ces cinquante dernières années : de 91 habitants, elle passe à 267 habitants ; soit : 91 habitants de 1975 à 1982 ; 120 habitants en 1982 ; 213 habitants en 1999 et 267 habitants en 2017.


    LA VIE LOCALE
    Au 19ème siècle tous les habitants sont catholiques, et ce jusqu’à la deuxième guerre mondiale. ; on trouvait des exploitants agricoles (il y avait jusqu’à 18 fermes), quelques veloutiers et artisans. Les enfants travaillaient durement. De nombreux enfants venus des villes ont été placés dans les fermes et portaient le titre de « domestiques ».
    Ensuite il y eut l’exode rurale où les paysans ne voulaient plus travailler la terre et allaient travailler à la ville. Faute de transport, ils y vivaient. En 1964 il ne restait que 13 fermes. Certains étaient propriétaires de leur ferme, d’autres fermiers (locataire des terres).
    Le village était économiquement quasiment indépendant. La culture des châtaignes était jusqu’alors une source non négligeable de revenus. Il s’en produisait jusqu’à 120 quintaux/an. Les fermes vivaient de l’élevage de quelques vaches, des chèvres, quelques volailles, des fruits (pommes, cerises et plus tard des fraises), de la vigne, du bois de chauffe et des fagots (pour les feux de cheminées). La viande consommée était essentiellement du porc salé.
    Les terres étaient difficiles à travailler (la première herse en fer ne sera utilisée qu’à partir de 1850) ; peu fertiles, elles comportaient de nombreux rochers.
    Les châtaigneraies ont laissé la place aux arbres fruitiers et champs de labour (on cultivait le seigle et l’avoine pour la fabrication du pain) qui étaient d’un meilleur rapport. Le commerce s’ouvre sur Lyon. Le besoin de main-d’œuvre pour les cultures devient important, mais l’activité ne parvient pas à nourrir les nouveaux arrivants.

    C’est à partir de ce moment-là que les jeunes apprennent le nouvel art du velours. Ils tissent la soie et la coupent pour en obtenir du velours – voir l’exposition de l’Araire à Yzeron.
    L’industrie de la soie et du velours à Lyon est de plus en plus prospère, les usines trouvèrent leur main d’œuvre dans les campagnes environnantes dont Saint Laurent de Vaux. Elles faisaient fabriquer les textiles dans les fermes par les paysans, le soir après les travaux des champs. Certains d’entre eux préférant le travail du velours, employaient des domestiques pour le travail à la ferme. En 1861 le village comptait jusqu’à 10 métiers de velours.
    Les progrès techniques évoluant, de nouvelles machines mécaniques sont installées dans les usines lyonnaises pour un meilleur rendement. Les canuts et veloutiers sont délaissés. Ces artisans, force ouvrière des campagnes, se sont retrouvés sans emploi. Ces jeunes en pleine force de l’âge ne veulent pas retourner à l’agriculture. Ils descendent en ville et laissent les parents à la ferme.

    Cette disparition de l’activité du velours à domicile fut une des causes de la dépopulation du village. En 1911 il ne restait que 92 personnes. De plus, la 1ère guerre mondiale de 1914/1918 a fait 7 victimes, soit 7 % de la population !
    Par la suite, avec le modernisme, les besoins deviennent plus importants. Les habitants s’approvisionnent chez les commerçants de Vaugneray pour les produits alimentaires qu’ils ne produisent pas. Ceux-ci montaient chaque semaine avec leur véhicule : Paul Dumortier pour l’épicerie « les Docks », Simone, son épouse, restait au magasin de Vaugneray, Monsieur Meunier pour « Casino » et Monsieur Thoinet, pour la viande et le dimanche après la messe pour le pain.


    ÉGLISE
    Avant la construction de la première église au 10ème /11ème siècle, les offices religieux du village étaient rattachés à la chapelle de Châteauvieux. Cette église, de type roman, était du même style que celle de Châteauvieux : un petit cœur carré avec de chaque côté deux petites chapelles consacrées, l’une à la Vierge et l’autre à Saint Laurent. Deux cloches (coulées par Burdin Fils aîné à Lyon) sont installées en 1856. La plus grosse pèse 432 Kg.  Au nord, contre l’église, se trouvait le cimetière.
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    Devant la vétusté et le nombre grandissant d’habitants (141 en 1860), la Fabrique, en session extraordinaire, décida en 1874 la construction d’une nouvelle église deux fois plus grande que l’ancienne (380 m2 contre 160 m2) : l’église Saint Barthélémy. La première pierre fut posée le 22 juilllet 1877. Il fut fait appel aux fidèles, qui en échange de dons recevaient une place au sein de l’église.
    Cette nouvelle église de style néo-roman bâtie en pierres dorées à nef unique voûtée est décorée en son cœur de vitraux du maître verrier G. Dufêtre. Les deux autres vitraux sont signés et datés Louis Payet - Lyon - et représentent Saint-Pierre et Saint-Jean-Baptiste.

    L'ÉGLISE SAINT BARTHÉLÉMY
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    Faute de financements suffisants, cette nouvelle église ne fut livrée au culte que huit ans plus tard et sans clocher. Durant ce temps, ce sont les cloches de l’ancienne église désaffectée qui sonnaient.
     
    Mais quelques années plus tard en 1927, la première église fut démolie (ce qui permit d’élargir le chemin qui la contournait). De ce fait, les cloches furent entreposées au sol.
    Par ailleurs, au centre bourg de Vaugneray en 1928, et durant 18 mois, l’archevêque de Lyon, interdit le culte dans l’église Saint Antoine. Selon le récit de Pierre Bonnet “Je connaissais l’histoire de Vaugneray par mon père. En 1928, le maire de l’époque, Louis Blanc, n’a plus voulu loger gratuitement le prêtre. Pour marquer son mécontentement, l’archevêque interdit tout évènement de culte dans l’église de Vaugneray. Vaugneray n’eut pas de prêtre pendant 18 mois. » 
    De ce fait, un grand nombre de fidèles montèrent à Saint-Laurant-de-Vaux assister au culte. Les nombreux dons offerts à cette paroisse permirent la construction du nouveau clocher. Et ce n’est qu’en octobre 1929 que les cloches purent ainsi être installées et inaugurées dans ce clocher.

    La cure quant à elle, construite en 1902, est devenue « la mairie » à partir de 1982.
    L’unique monument aux morts de Saint-Laurent-de-Vaux se situe dans l’église. C’est une plaque commémorative signée du sculpteur Georges Poli de Lyon.
    A partir de 1969, sous l’impulsion du Père Piégay, curé de Vaugneray et de Saint-Laurent-de-Vaux, des kermesses étaient organisées tous les 2 ans afin de recueillir des fonds destinés à l’entretien et à l’amélioration de l’église (un système de chauffage efficace, des travaux de peinture…). La majorité des habitants participait à l’organisation et à la réussite de ces kermesses et ce, jusqu’aux débuts des années 1990.


    ÉCOLE
    A l’époque des baronnies, les enfants n’allaient pas à l’école. Il fallait aider les parents à la ferme ; ils gardaient les bêtes aux champs. C’était l’occasion pour eux de se retrouver entre copains. Seul le catéchisme était enseigné. Il faut savoir qu’à Saint-Laurent-de-Vaux la paroisse ne comportait pas d’école jusqu’en 1804, ce qui était rare. De ce fait, près des 2 /3 des habitants étaient illettrés. La première trace d’un maître d’école au village remonte à 1832. Avant cela, l’école au village était dispensée par des prêtres.
    Les lois du 16 juin 1881 et du 28 mars 1882 de Jules Ferry (ministre de l’enseignement public durant la 3ème République nommé par Adolphe THIERS, chef du pouvoir exécutif) rendent l’enseignement laïque, gratuit et obligatoire. Cette loi préservait malgré tout l’enseignement religieux par l’article 2 : « Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner, s'ils le désirent, à leurs enfants, l’instruction religieuse, en dehors des édifices scolaires ». 

    Les parents demandèrent alors à ce que les enfants commencent l’école à 9 heures le matin pour la quitter à 15 heures afin qu’ils puissent les envoyer travailler aux champs avant et après la classe. Parfois ils n’allaient à l’école que l’hiver. L’été ils gardaient les vaches dans les prés.



    ÉCOLE DE SAINT-LAURENT-DE-VAUX
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    Le 1er maître d’école a enseigné en 1832.
    L’école publique fut construite en 1865.
    En 1882 l’école devient obligatoire.

     
    Il y avait 30 élèves en 1850, pour n’en avoir plus que 3 en 1862 et 14 en 1929.
    L’école publique fut construite en 1865 à son emplacement actuel. Au rez-de-chaussée, se trouvaient la salle de classe et la bibliothèque, et à l’étage, le logement de l’institutrice et la mairie.
    A partir de 1940, Madame MORELLON en a été l’unique institutrice jusqu’en 1971. En 1957 une seconde classe a été créée, mais faute d’un nombre suffisant d’élèves, elle sera fermée en 1965. Une classe maternelle ouvre en 1982 afin d’accueillir les jeunes enfants. C’est à cette même date que les locaux de la mairie sont transférés à l’ancienne cure située sur la place du village.

    Les enfants commençaient l’école à 7 ans pour le cours préparatoire, jusqu’à 14 ans pour le Certificat d’études. Il n’y avait pas de cours de dessin, ni de gymnastique, ni de musique. On enseignait le calcul, la grammaire, l’orthographe, l’histoire de la France et aussi les leçons de choses.


    MAIRIE
    La mairie (anciennement la cure et la salle paroissiale) a été construite en 1908 et agrandie en 2003 avec l’aménagement, à l’étage, d’un appartement réservé actuellement à la location aux particuliers.


    LES ROUTES ET LES RÉSEAUX
    L’unique route principale pour atteindre Vaugneray et Yzeron passe par Planche Billet. C’est la Coursière. Elle fut construite en 1860, en terre battue et était empruntée par les chars, les chevaux, les vélos et à pied. Ce n’est qu’à partir de 1952 que la route fut goudronnée.

    Un seul appareil téléphonique automatique était installé au café/casse-croûte « Le Pommier Sauvage ». Chaque habitant pouvait venir téléphoner moyennant une redevance. Le téléphone a été installé dans chaque maison à partir de 1976.

    Le réseau électrique a été installé en 1935. Avant cela, les gens s’éclairaient à l’aide de lampes Pigeon (du nom du fabricant Charles Pigeon) fonctionnant à l’essence minérale. Au début personne n’en voulait, « c’était trop dangereux » mais progressivement dans chaque maison elle fit son apparition.
    L’eau du réseau public est arrivée au robinet des maisons du centre du village en 1964, puis à partir de 1970 dans les autres hameaux. Les habitants allaient rincer le linge à la rivière.

    Le réseau d’égoûts quant à lui, n’a été installé dans le village que très récemment (2013) par le SIHAVY (Syndicat Intercommunal d’Assainissement de la Haute Vallée de l’Yzeron).



    LES NOURICES
    Au début de l’ère industrielle, les femmes de Saint Laurent de Vaux en âge d’avoir des enfants s’installent « nourrices » pour s’assurer d’un revenu stable. A cette époque, en ville, les femmes travaillaient soit à l’extérieur en usine, soit chez elles. Cette vie de dur labeur les amenait à laisser leurs enfants dès leur naissance chez des nourrices, pour les faire nourrir au sein. Parfois même, ces enfants étaient abandonnés. C’est alors que s’organisaient les placements d’enfants dans les fermes par des « entremetteuses ». 

    Au vu du grand nombre de sépultures retrouvées, le nombre d’enfants élevés à Saint-Laurent-de-Vaux devait être très important. Leur mortalité était probablement dûe au manque d’hygiène et de médicaments, mais aussi à cause des épidémies de variole et de croupe (genre de laryngite qui demande des soins en urgence) qui sévissaient à cette époque.

    Ensuite, au 20ème siècle, ce sont les enfants placés par la DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales) et les enfants de femmes exerçant des professions libérales qui recherchaient ces nourrices. Parmi celles-ci, Madame Paulette Rivoire (ancienne Maire de 1983 à 2001), a gardé près de 100 enfants en 20 ans d’activité de « nourrice ». A ce jour, de nombreuses nourrices sont encore en activité au village, parmi elles, les filles de Madame Rivoire. Elles sont devenues des assistantes maternelles.


    LES VELOUTIERS

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    Sous l’impulsion de Louis XI au 15ème siècle, la soie ne sera plus importée d’Italie, mais fabriquée en France. Et c’est à partir du 18ème siècle que Lyon devient la première ville ouvrière du pays. De nombreux ateliers sont créés à la Croix-Rousse. Les ouvriers sont appelés « canuts », en référence à la « canette » qui est un dévidoir en bois chargé de soie qui défilait sur le métier à tisser.

    Beaucoup d’ouvriers viennent des campagnes.
    Les canuts qui travaillent dans les campagnes sont appelés « canuts-paysans ». Mais à partir du 20ème siècle une sorte d’élitisme se forme pour n’appeler « canut » que celui qui est né à la Croix-Rousse. Les canuts-paysans seront appelés alors « veloutiers », « taffetatiers ou « satiniers ».

    Le tissage de la soie à Saint Laurent de Vaux atteindra son apogée en 1872 avec 9 veloutiers pour 136 habitants, c’est-à-dire 1 habitant sur 15. En 1886, 4 ateliers tenus par des hommes faisaient vivre 18 personnes (Voir l’exposition permanente très intéressante de l’Araire à Yzeron).

    "LE POMMIER SAUVAGE" - CAFÉ - CASSE CROUTE
    Durant 4 générations, ce réputé café-casse-croûte, a été le rendez-vous du dimanche de bon nombre d’habitants et de lyonnais. On y venait le dimanche déguster les produits régionaux après une belle promenade dans les sentiers et bois environnants :  le pigeon aux petits pois, l’omelette, la charcuterie et les fromages. C’était aussi le lieu de rencontre pour les hommes après la messe du dimanche. Les femmes n’ont été acceptées que longtemps après.
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    Le Pommier Sauvage et l’église derrière sans clocher
     
    Peu à peu, après la première guerre mondiale (1914/1918) Saint-Laurent-de Vaux devint un des lieux préférés de villégiature des lyonnais : « Lorsque l’on vient une fois, on y revient les années suivantes ». Les transports en commun se développant (petit train dit le Tutu) ainsi que les premiers véhicules à moteur, les lyonnais montent à Vaugneray et à Saint-Laurent-de-Vaux. Ils y passent la journée. Après avoir ramassé les châtaignes en famille, ils vont boire un coup « au pommier sauvage ».
    C’est Jean-Claude Morellon (né en 1853) et Antoinette Brun son épouse qui créèrent cet établissement en 1882. Ce « Café Morellon » se situait dans leur habitation. Ils avaient plusieurs activités : cultivateurs, veloutiers et cafetiers, le tout dans leur maison d’habitation dont ils étaient locataires au début, puis propriétaires.

    Veloutiers tous les deux, chacun avait son « bistanclaque ». C’est l’onomatopée lyonnais du métier à tisser la soie, mot qui simule le bruit particulier du métier à tisser.
    Jean-Baptiste Morellon, leur fils ainé, marié à Claudine, prit la suite des activités de son père Jean-Claude. Puis leur fils Jean-Claude Junior, né en août 1913, marié à Paulette Botton, prit la suite de l’activité.
    C’est Claudette, fille ainée de Jean-Claude et Paulette, qui prit la relève au décès de la grand-mère Claudine. Sur les traces de sa grand-mère, Claudette continua à cuisiner le fameux « pigeon aux petits pois » et bien d’autres mets savoureux. Elle cuisinait les mêmes spécialités que sa grand-mère.

    Puis en 1987 c’est Fleury, le frère cadet, qui prit la suite. Il cessa l’activité le 31 juillet 1996.

    Paulette, la femme de Jean-Claude junior, était institutrice. Elle enseigna à Saint-Laurent-de-Vaux durant 40 années. Tous les enfants de Saint-Laurent-de-Vaux l’eurent pour maîtresse.


    PRÉSENTATION DE L'ÉVOLUTION DU VILLAGE AU DERNIER SIÈCLE
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    ANECDOTES
    Parfois ils étaient pauvres
    C’était le cas de cette famille composée des parents et de 4 enfants ; toutes des filles. Les deux ainées avaient à peu près la même taille. Comme les parents ne pouvaient acheter qu’une seule tenue pour l’école et la messe, elles allaient chacune à leur tour, à l’école et à la messe.

    Les violettes
    Une petite fille qui rêvait d’avoir une poupée, cueillait des violettes durant la saison. Elle en faisait des bouquets qu’elle vendait aux voyageurs au Relais à cheval. Avec l’argent ainsi gagné, elle put s’offrir la poupée de ses rêves.

    Le Marguillier
    Le marguillier, chargé (sans rémunération) du fonctionnement et de l’entretien de l’église, logeait à proximité du clocher. Trois fois par jour, le matin à midi et le soir, il sonnait l’angelus. Par un système qu’il mit en place, il pouvait faire sonner les cloches de son lit pour l’angelus du matin.
    Une nuit, les « gones » (enfants) toujours prêts à faire des farces, avaient dénoué la corde et l’avaient attachée à un pommier. « Comme les pommiers ne portaient pas de cloches », le bon marguillier, au matin, fut obligé de se sortir du lit pour sonner l’Ave-Maria.