L’ORDRE DE LA VISITATION – L’ARCHITECTURE
Un bâtiment d’inspiration Le Corbusier, transformé en logements et musée.


  • L’ORIGINE : Construction du monastère
Ce bâtiment d’inspiration corbusienne, est un ancien monastère, réalisé à la fin des années 1960 par les architectes Pierre Genton et Paul Rostagnat pour le compte de l’Ordre de la visitation. Il s’inscrit dans le respect du paysage existant, par une construction sobre, avec des enduits de façade de teinte claire et naturelle, et des menuiseries bois.
 
- Pierre Genton né le 5 octobre 1924  et mort le 11 février 2004 à Lyon, est un architecte français, ancien élève de l'école nationale supérieure des beaux-arts. Il travailla à Paris à l’Atelier d’Auguste Perret, puis auprès de Charles-Édouard Jeanneret-Gris, dit Le Corbusier (voir ci-après), où il travailla entre 1948 et 1949. Au cours de sa carrière il réalisa de nombreux lieux de culte.
 
Ensemble, ils conçoivent cet édifice en respectant les grands principes architecturaux de Le Corbusier, soit :
- la structure en béton armé
- la toiture en terrasse
- la façade présentant un quadrillage en béton armé qui, en saillie, crée des   lignes fortes de composition architecturale
- les fenêtres en bandeau (meurtrières)
- les espaces libres au rez-de-chaussée.
  • Vue en plan du niveau principal du monastère.jpg
  • Façade ouest, donnant sur le parking.jpg
  • Façade Est, donnant sur le paysage.jpg
    A l’origine, les allèges des fenêtres étaient incorporées à la structure en béton des façades par un remplissage en briques de terre cuite creuses et un bardage en bois.
     
    En termes d’organisation des espaces, le bâtiment était composé de plusieurs volumes bâtis, s’articulant autour d'une cour et d'un cloître :
     
    - au niveau de l’entrée du monastère et à l’étage haut, se situaient les cellules (chambres des sœurs),
    - à proximité immédiate du chemin des Gouttes se trouvaient l’aumônerie et l’accueil des visiteurs (parloir et hôtellerie),
    - à l’étage bas du corps principal, étaient le réfectoire, la cuisine, la buanderie et la roberie
    - à proximité de l’entrée principale, étaient regroupées les salles communes (salle de travail, l’infirmerie, salle de chapitre, etc.),
    - éloignée de la partie « publique » du monastère, se trouvent aujourd’hui encore, la chapelle (au centre de l’édifice) et le déambulatoire qui longe le cloître (au sud de l’édifice).
     
    De ce volume, seuls émergent le clocher de la chapelle, également identifiable par son vitrail, et un dispositif architectural permettant la lumière naturelle de la salle.

    Le clocher.jpg

    Le clocher

    Le cloître vue de l’intérieur.jpg
    Le cloître vue de l'intérieur
    La dimension des anciennes cellules du monastère (6,10 m x 1,85 m) forme la trame structurelle du bâtiment constituée de murs de refend porteurs, en béton armé, visibles en façade.
    L’interruption de cette trame au rez-de chaussée, correspond aux espaces communs et aux locaux de service.
     
     
    En 1987, pour la réfection de la chapelle, on respecta l'idée fondatrice du premier architecte : briques de terre rouge (peu utilisées dans la région) ainsi que le volume et les proportions. L'autel, le tabernacle, le Christ (rapporté de Dijon) trouvèrent naturellement leur place. On ajouta un triptyque pour achever l'ensemble : sur la gauche de ce triptyque une icône de la visitation, au centre le Christ, et à droite le tabernacle.
     
     
    • RÉHABILITATION DU MONASTÈRE EN LOGEMENTS
    Ce monastère depuis son origine en 1968, et durant 37 ans, était occupé par les sœurs de la Visitation. Au décès de la Mère Marie-Pauline et de trois autres religieuses, les Visitandines décidèrent de fermer le monastère et de fusionner avec celui de Scy-Chazelles (en Moselle). La communauté quitte les lieux en juin 2005.
    A cette même date l’association Domus Pacis décide de mettre en vente « le Monastère de la Visitation ».
     
    Soucieuse de préserver ce patrimoine local, de style corbuséen, et également de répondre à la demande pressante de logements sur la commune, la mairie de Vaugneray décide d’acquérir ce bien et d’en devenir  le maître d’ouvrage pour ce projet de réhabilitation.
     
    La mairie a donc piloté les phases d’études, assuré le suivi des travaux et maîtrisé le budget et les délais.
     
     
    Une réhabilitation dans le respect de l’existant
     
    Cette réhabilitation (Surface : 1 800 m²  - Coût travaux : 2,8 M €) confiée à l’agence d’architecture Luca Lotti ne concerne qu’une partie du monastère, l’autre partie (constituée de l’ancienne chapelle, la salle de travail, le cloître et l’ancienne aumônerie) quant à elle restera en l’état pour un futur aménagement qui restera à définir.
     
    C’est une copropriété se décomposant en 28 appartements, de 45 à 90 m2 habitables, soit : 13 appartements locatifs, 14 appartements en accession à la propriété pour des primo-accédants et 1 appartement d’urgence de la Communauté de Communes des Vallons du Lyonnais, répartis comme suit :
    • 2 logements T1
    • 8 logements T2
    • 16 logements T3
    • et 2 logements T4, dont certains en duplex.
     
    La plupart des logements bénéficient d’un balcon et de terrasses privatives.
     
    Les travaux démarrent le 29 octobre 2009 et les premiers habitants prennent possession de leur appartement et emménagent en août 2011.
    Dans le respect du projet originel, l’intervention de l’architecte se limite uniquement « aux adaptations nécessaires au changement de destination du bâtiment » (selon Luca Lotti).
    Ainsi, pour réaliser les nouveaux logements, en conservant au maximum les anciens espaces, une partie des poteaux existants a été remplacé par un système poteau-poutre.
     
    Par ce changement d’utilisation des lieux, l’architecte a créé ou transformé certains espaces :
     
    • suppression du sas à l’entrée Ouest (rajouté dans le temps) donnant sur le parking, et création d’un ensemble menuisé comportant la nouvelle porte d’entrée pour retrouver le plan d’origine,
    • changement des ouvertures pour répondre aux exigences d’éclairement et d’usage des nouvelles pièces de logements,
    • création de terrasses privatives le long de la façade Est au niveau des rez-de-jardin,
    • aménagement du grenier en appartement en partie surélevé et création d’une terrasse privative.
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    Le Clos des Visitandines après transformation

    Les matériaux ont été choisis en lien avec l’écriture architecturale originelle du bâtiment et en harmonie avec le paysage au sein duquel il s’insère :
          - conservation des refends existants en béton apparent,
          - habillage en pierre de teinte claire,
          - enduit plâtre-chaud teinté dans la masse (couleur ocre),
          - menuiseries, habillage des allèges et garde-corps en bois (mélèze).
     
    Toujours dans l’objectif de redonner vie à l’existant, tout en conservant son identité, le jardin des sœurs a été conservé. Sur ce même terrain plusieurs parcelles (de 49m2 chacune : 7m x 7m) ont été créées et proposées à la location aux occupants, pour des jardins potagers.

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    Un projet avant-gardiste éco-responsable
     
    Lors de la consultation des équipes de maîtrise d’œuvre (cotraitance architectes/bureaux d’études), la mairie a reçu de nombreuses propositions d’amélioration énergétique du bâtiment.
     
    Le bureau lyonnais HESPUL (spécialiste en énergies renouvelables, performances énergétiques et construction durable) a été missionné pour aider la commune à candidater à l’appel à projet régional PREBAT « Bâtiments démonstrateurs à basse consommation d’énergie ».
     
    Lauréate de cet appel à projet, la commune de Vaugneray a demandé à des spécialistes de réaliser une étude de faisabilité sur l’usage d’énergie renouvelable (bureau d’études Eco Services) et valider le dimensionnement des divers équipements (bureau d’études Enertech).
     
    Ces missions, complémentaires, ont conduit l’architecte à intégrer dans son étude, la mise en place pour :

    • le chauffage : d’une chaudière collective mixte bois/gaz
    • l’eau chaude sanitaire : par chaudière gaz et panneaux solaires
    • le traitement des eaux usées et potables : d’un bassin d’assainissement autonome naturel
    • et une isolation renforcée par l’extérieur.


    Dans ce cadre, des aides ont été apportées par la communauté de Communes, l’ADEME, la Région et le Conseil Général.

    • LA CHAPELLE, FUTUR LIEU D’EXPOSITION

    Dans ce lieu patrimonial d’exception, la mairie poursuit la réhabilitation du site afin de renforcer son attractivité. Le lieu de culte du monastère devient un espace culturel. Les visiteurs auront plaisir à déambuler au sein de cette architecture particulière du 20ème siècle et profiter des diverses expositions culturelles, scientifiques ou historiques qui pourront y être organisées.
     
    L’exposition principale et permanente est dédiée à la présentation d’instruments de musique mécanique : des orgues de barbarie, des phonographes, des boîtes à musique, des pianos mécaniques, etc.
     
    Des expositions temporaires et animations diverses viendront compléter l’offre culturelle.