STOP N° 8
LA RENOUÉE DU JAPON


La Renouée du Japon (Fallopia Japonica)
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Un peu de botanique : les espèces invasives
L'introduction volontaire ou non de nouvelles espèces végétales dans un milieu, peut entraîner des conséquences importantes. Une nouvelle espèce peut s'adapter, au détriment des espèces indigènes (ou autochtones) et devenir une espèce envahissante.
 
Cette introduction peut amener d'importants risques écologiques mais aussi économiques et sociaux.

Originaire des régions méridionales et océaniques d'Asie orientale, la Renouée du Japon fut introduite au 19e siècle par un médecin hollandais qui en fit le commerce en tant que plante ornementale et mellifère. Naturalisée dès la fin de ce siècle, elle n’a débuté sa colonisation exponentielle que vers le milieu du 20e siècle.
En France, cette plante trouve ses lieux de prédilection dans les zones alluviales des cours d'eau, où la bonne alimentation en eau et la richesse du sol en éléments minéraux lui permettent d'avoir une croissance et une compétitivité optimales. Elle se développe également, dans des conditions moins favorables, dans des milieux rudéralisés* comme les talus et bords de routes, les friches industrielles et les berges aménagées. Elle peut en outre résister à une certaine sécheresse grâce à ses rhizomes étendus et profonds.

En raison de sa rapide adaptation, elle entre en compétition avec les espèces autochtones, se dissémine essentiellement par reproduction à partir de fragments de rhizomes (tiges souterraines qui peuvent atteindre 30 centimètres de diamètre et qui participent à la multiplication végétative : un morceau de rhizome peut devenir une nouvelle plante) et de boutures de tiges. Cette dissémination est réalisée naturellement par l'eau érodant les berges et parfois par les animaux.

L'homme porte également une grande responsabilité en déplaçant les terres "contaminées" par les renouées, à l'occasion de travaux de génie civil : construction de routes, réseaux d'assainissements, aménagement des berges des cours d'eau, d'espaces verts, etc.

Elle est inscrite à la liste des 100 plantes les plus préoccupantes de l'Union internationale pour la Conservation de la Nature.
Seul un petit ensemble d'espèces semble supporter la concurrence avec la Renouée du Japon : il s'agit de la Ronce commune (Rubus fruticosus), de l'Ortie dioïque (Urtica dioica) et du Gaillet gratteron (Galium aparine).
 
Pour empêcher sa propagation :
  • Les jeunes pousses d’un an ou moins peuvent être entièrement déterrées. Cette technique est particulièrement efficace, et a le mérite d’être facile à mettre en œuvre, notamment dans l’incinération des pousses récoltées,
  • Des barrières de protection en périphérie des zones traitées peuvent être mises en place (bâche, fossé sec, etc.).
  • La solution d’exportation et de traitement des terres colonisées par la Renouée du Japon peut aussi être envisagée, mais les mécanismes sont lourds et onéreux et la méthodologie encore à affiner, notamment pour éviter la contamination d’autres sites.
  • L’implantation d’espèces compétitrices, même à grand renfort de coups de pouce, n’a pas encore donné de résultats probants, même si les saules semblent les plus à même de donner des résultats.
  • Le fauchage n’a pas d’effet particulièrement efficace, mais constitue au contraire un réel risque de dispersion, sauf à procéder à un fauchage très répétitif, jusqu’à 7 fois par an qui permettrait d’affaiblir la plante.