STOP N° 7
LE CHÂTAIGNIER
Il existe 4 espèces de châtaigniers à travers le monde :
LE CHÂTAIGNIER
Il existe 4 espèces de châtaigniers à travers le monde :
Castanea Crenata
Le châtaignier japonais
Le châtaignier japonais
Castanea Dentata
Le châtaignier américain (USA et Canada)
Le châtaignier américain (USA et Canada)
Castanea Mollissima
Le châtaignier chinois
Le châtaignier chinois
Castanea Sativa
Le châtaignier européen
Le châtaignier européen
LE CHÂTAIGNIER, nom botanique : Castanea sativa
- Ordre : Fagales
- Famille : Fagacées (comme le chêne et le hêtre)
- Aire de répartition : le châtaignier est une essence méridionale : son aire naturelle s'étend, en Europe du Portugal au Caucase, en Afrique du Nord et en Asie.
- Durée de vie : très longue (certains châtaigniers connus sont millénaires)
- Port : en boule. Le châtaignier est un arbre majestueux pouvant atteindre 30 mètres de haut.
- Écorce : lorsque l 'arbre est jeune, l'écorce est lisse et gris-argenté, puis devient brun foncé et se fissure longitudinalement. Avec les années, le tronc a tendance à devenir creux.
- Feuilles : caduques et alternes, longues d’une vingtaine de centimètres, pétiolées, coriaces et à grosses dents pointues.
- Fécondation : auto-stérile, il faut toujours planter au moins deux variétés compatibles entre elles pour obtenir des fruits.
- Fleurs : Les fleurs mâles sont en chatons jaunes dressés de 10-15 centimètres, les fleurs femelles sont plus petites, à la base de ces chatons.
- Fruits : akènes brun clair à marron foncé, enfermés (généralement par 3) dans une bogue involucre* et épineuse. Ils sont enveloppés par une pellicule astringente et par un tégument*.
Espèce thermophile (il aime la chaleur), héliophile (il aime la lumière) ou de demi-ombre. Sensible au gel de printemps, il a besoin de chaleur en été et d'eau en septembre. Les anciens disaient : " au mois d'août, la châtaigne doit être dans un four, au mois de septembre dans un puits..." Il lui faut une pluviométrie d'au moins 700 mm/an.
C'est un arbre silicicole*, qui aime les sols schisteux, granitiques et alluvionnaires et qui redoute avant tout les sols basiques. Il ne tolère pas la présence de calcaire actif. C'est une espèce acidophile (aime les sols acides, avec un pH allant de 4,5 à 6,5) qui, une fois établie, supporte bien la sécheresse.
Il prospère en moyenne montagne entre 400 m et 1 200 m d'altitude.
CHÂTAIGNE OU MARRON ?
La chose se complique un peu lorsque les châtaignes elles-mêmes prennent le nom de marrons grillés : « Chauds, chauds, les marrons chauds ! », en « crème de marrons » ou « marrons glacés », ou une fois l’an, en « dinde aux marrons ». Comment différencier châtaigne et marron dans ces cas-là ?
La ressemblance entre les fruits, tous deux bruns à tache blanche, fait qu’on les confond volontiers sous le nom de marron. Alors qu'est-ce qu'une châtaigne et qu'est-ce qu'un marron d'un point de vue botanique ?
Ces fruits appartiennent à deux familles botaniques bien différentes :
C’est vers le 4ème siècle avant J.-C. que, de l’avis général, naît la culture du châtaignier. Ses points d’origine semblent être la Transcaucasie, l’Arménie, et la Perse d’où elle va gagner le monde grec. C’est avec Théophraste – philosophe botanique de la Grèce antique - que le fruit est clairement cité et parfois nommé « gland de Zeus». De là, il passe au monde romain où la châtaigne est baptisée sans ambiguïté Castanea. La culture se développe au Moyen-Age où les religieux ont implanté les châtaigniers pour sauver les populations de la famine, jusqu’au 15ème siècle où les contrats de métayers ne cessent de le mentionner.
Si la châtaigneraie véritablement cultivée remonte au 12e siècle dans le Sud-Ardèche, elle s’implante dès le 13e siècle sur les micro-terroirs du Lyonnais.
Au 14e siècle, le commerce fluvial des châtaignes, entre Rhône et Saône, est déjà non négligeable, mais c’est au 16e siècle que la culture pérenne du châtaignier prend tout son essor : les plantations sont alors nombreuses, tout particulièrement sur les espaces les plus pentus de la campagne lyonnaise, ce qui entraîne un essor économique rapide du terroir local et un bouleversement de ses rapports commerciaux avec la ville de Lyon. Les châtaignes de la campagne lyonnaise acquièrent alors une telle valeur qu’elles deviennent même une « monnaie locale » pour rembourser ses dettes devant les notaires.
Au 16e siècle, la campagne lyonnaise risquait de se paupériser du fait de la croissance démographique du peuplement paysan. La seule solution pour lutter contre la disette est alors d’adopter la culture du châtaignier. De plus, l’art de la greffe est désormais bien connu des paysans, si bien qu’ils passent de petites et médiocres « bouchasses » à belles « pelosettes » sucrées. Cette culture résiste à la fois à la forte variabilité du climat et du dénivelé d’altitude ainsi qu’aux expositions variées et aux différentes natures de terrains.
L’apogée des plantations se situe aux 16ème et 17ème siècles. L’intendant du Limousin note en 1698 : « tout le pays est couvert par quantité de bois de châtaignier dont le fruit fait la principale nourriture des habitants ». C’est en 1842 que le colonel Dumas lance l’expression qui deviendra célèbre d’« arbre à pain ».
Le marron glacé, connu sur la table des princes du 17ème siècle, devient un produit de fête à la fin du 19ème siècle et va contribuer à freiner un peu le déclin de la production. Trois confiseurs industriels vont se créer. Le précurseur est Clément Faugier, en 1887.
A cette époque, la production de châtaignes était de 120 quintaux par an. Dans les années 1820, les industriels lyonnais découvrent que les tanins du châtaignier permettent de teindre la soie en noir. A partir de 1890, cinq usines d’extraction du tanin s’ouvrent en Ardèche, et en 50 ans la châtaigneraie recule : il devient plus rentable d’abattre les arbres pour extraire le tanin que de les cultiver pour leur fruit.
L’engraissement du porc fermier à base de châtaignes et de glands fut aussi à l’origine de la bonne tradition de la charcuterie lyonnaise dont l’excellente authenticité, contrairement à la Corse, s’est perdue au 21e siècle dans les Monts du Lyonnais avec l’approvisionnement extérieur des salaisons locales.
TOPONYMIE
En France, la longue histoire du châtaignier a laissé des traces. Les noms de communes, villages, lieux-dits formés à partir du nom dialectal du châtaignier sont fréquents. Qui ne connaît un lieu ayant pour nom Castaing ou Castagnac, Chastenay, Châtenet ou le Châtenois, ou plus simplement la Châtaigneraie et Chatanay à Vaugneray.
C'est un arbre silicicole*, qui aime les sols schisteux, granitiques et alluvionnaires et qui redoute avant tout les sols basiques. Il ne tolère pas la présence de calcaire actif. C'est une espèce acidophile (aime les sols acides, avec un pH allant de 4,5 à 6,5) qui, une fois établie, supporte bien la sécheresse.
Il prospère en moyenne montagne entre 400 m et 1 200 m d'altitude.
CHÂTAIGNE OU MARRON ?
La chose se complique un peu lorsque les châtaignes elles-mêmes prennent le nom de marrons grillés : « Chauds, chauds, les marrons chauds ! », en « crème de marrons » ou « marrons glacés », ou une fois l’an, en « dinde aux marrons ». Comment différencier châtaigne et marron dans ces cas-là ?
La ressemblance entre les fruits, tous deux bruns à tache blanche, fait qu’on les confond volontiers sous le nom de marron. Alors qu'est-ce qu'une châtaigne et qu'est-ce qu'un marron d'un point de vue botanique ?
Ces fruits appartiennent à deux familles botaniques bien différentes :
- La châtaigne est le fruit du châtaignier (Castanea sativa), il est comestible. L’arbre appartenant à la famille des fagacées dans laquelle on trouve le hêtre (Fagus sylvatica) genre ayant donné son nom à la famille, et les chênes (Quercus sp). Sa coque (bogue), est très piquante, à la différence de celle du marron.
- Le marron est la graine du Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum), arbre appartenant à la petite famille des hippocastanacées dont il est le seul représentant en France. Il n’est pas comestible (ses principes actifs bénéfiques doivent être extraits avant de pouvoir être utilisés en pharmacopée).
C’est vers le 4ème siècle avant J.-C. que, de l’avis général, naît la culture du châtaignier. Ses points d’origine semblent être la Transcaucasie, l’Arménie, et la Perse d’où elle va gagner le monde grec. C’est avec Théophraste – philosophe botanique de la Grèce antique - que le fruit est clairement cité et parfois nommé « gland de Zeus». De là, il passe au monde romain où la châtaigne est baptisée sans ambiguïté Castanea. La culture se développe au Moyen-Age où les religieux ont implanté les châtaigniers pour sauver les populations de la famine, jusqu’au 15ème siècle où les contrats de métayers ne cessent de le mentionner.
Si la châtaigneraie véritablement cultivée remonte au 12e siècle dans le Sud-Ardèche, elle s’implante dès le 13e siècle sur les micro-terroirs du Lyonnais.
Au 14e siècle, le commerce fluvial des châtaignes, entre Rhône et Saône, est déjà non négligeable, mais c’est au 16e siècle que la culture pérenne du châtaignier prend tout son essor : les plantations sont alors nombreuses, tout particulièrement sur les espaces les plus pentus de la campagne lyonnaise, ce qui entraîne un essor économique rapide du terroir local et un bouleversement de ses rapports commerciaux avec la ville de Lyon. Les châtaignes de la campagne lyonnaise acquièrent alors une telle valeur qu’elles deviennent même une « monnaie locale » pour rembourser ses dettes devant les notaires.
Au 16e siècle, la campagne lyonnaise risquait de se paupériser du fait de la croissance démographique du peuplement paysan. La seule solution pour lutter contre la disette est alors d’adopter la culture du châtaignier. De plus, l’art de la greffe est désormais bien connu des paysans, si bien qu’ils passent de petites et médiocres « bouchasses » à belles « pelosettes » sucrées. Cette culture résiste à la fois à la forte variabilité du climat et du dénivelé d’altitude ainsi qu’aux expositions variées et aux différentes natures de terrains.
L’apogée des plantations se situe aux 16ème et 17ème siècles. L’intendant du Limousin note en 1698 : « tout le pays est couvert par quantité de bois de châtaignier dont le fruit fait la principale nourriture des habitants ». C’est en 1842 que le colonel Dumas lance l’expression qui deviendra célèbre d’« arbre à pain ».
Le marron glacé, connu sur la table des princes du 17ème siècle, devient un produit de fête à la fin du 19ème siècle et va contribuer à freiner un peu le déclin de la production. Trois confiseurs industriels vont se créer. Le précurseur est Clément Faugier, en 1887.
A cette époque, la production de châtaignes était de 120 quintaux par an. Dans les années 1820, les industriels lyonnais découvrent que les tanins du châtaignier permettent de teindre la soie en noir. A partir de 1890, cinq usines d’extraction du tanin s’ouvrent en Ardèche, et en 50 ans la châtaigneraie recule : il devient plus rentable d’abattre les arbres pour extraire le tanin que de les cultiver pour leur fruit.
L’engraissement du porc fermier à base de châtaignes et de glands fut aussi à l’origine de la bonne tradition de la charcuterie lyonnaise dont l’excellente authenticité, contrairement à la Corse, s’est perdue au 21e siècle dans les Monts du Lyonnais avec l’approvisionnement extérieur des salaisons locales.
TOPONYMIE
En France, la longue histoire du châtaignier a laissé des traces. Les noms de communes, villages, lieux-dits formés à partir du nom dialectal du châtaignier sont fréquents. Qui ne connaît un lieu ayant pour nom Castaing ou Castagnac, Chastenay, Châtenet ou le Châtenois, ou plus simplement la Châtaigneraie et Chatanay à Vaugneray.