Ancre2- LE MARTIN

Quelques maisons existaient déjà à cet endroit en 1603. Il est probable que c’est le patronyme Martin qui a donné son nom à ce hameau nommé en 1640 : « lieu de Martin, paroisse de Vaugneray ».
Ce hameau est riche en vestiges contemporains des Romains. Dans les murs des maisons construites au 17e siècle, des morceaux de radier provenant de l’aqueduc sont bien visibles.
 
Il existe toujours de nombreuses sources captées dans de petites « chapelles » souterraines bien construites, et dans des puits privés qui désaltèrent maintenant une colonie de magnifiques pintades.

Le Martin était traversé par le chemin historique de Lyon à Vaugneray.

Le hameau voisin de Verville, doit probablement son nom à la présence d’une villa anciennement située près de la voie romaine d’Aquitaine qui reliait Lugdunum (Lyon) à Burdigala (Bordeaux), l’autoroute « A89  » des Romains, en quelque sorte !
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    Ancre3- LE CUMET

    Ce hameau fut anciennement appelé Quemet, du nom d’une famille originaire de Vaugneray, dont en 1581, Jehan Quemet, notaire royal à Vaugneray et, en 1639, Pierre Quemet, notaire royal également.
    En 1701, Joseph de Montdor acheta le domaine du Quemet « consistant en un grand clos de murailles attenant à la principale maison dudit domaine dans lequel il y a un pigeonnier… ».
     Le domaine en question doit correspondre aux bâtiments actuels de la section G, parcelles 41-42, qui comprend une grande maison semi-bourgeoise, de plan rectangulaire, coiffée d’un toit à quatre pans.  En contrebas de la maison, au sud, se dresse le pigeonnier carré signalé dans l’acte de vente de 1701.
    Le puits du hameau est un édicule quadrangulaire, dont la voûte presque plate, en pierre, est surmontée d’une sorte d’épi de faîtage en pierre ; l’arc brisé de l’ouverture est constitué de deux claveaux en pierre de taille.

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    Ancre4- LES GOUTTES NOIRES

    Ce hameau est situé près de l’ancien grand chemin de Lyon à Yzeron.

    Dénommé Gottnoires, Gottaneyri, ces termes sont à rapprocher de Gota Neyriaci, la goutte de Neriacus (même origine que celle de Vaugneray).

    C’est au 16ème siècle, dans le terrier des Cinquennaires que nous trouvons, habitant le hameau, Pierre Charey dit Gouttenoire et Claude Bouchard qui possèdent « leurs maisons lesquelles ils habitent, grande, étable, jardin, prés… ». Ces maisons jouxtent celle de Floris Brossard, dit aussi Gouttenoire, et la maison de Jehan Quemet, notaire royal et greffier de la juridiction d’Yzeron.

    Ces maisons étaient groupées, délimitées par la rivière d’Yzeron au nord et par la goutte de Lays à l’est.

    Mais ce hameau devait être plus important, car dans le terrier de la rente de Châteauvieux dépendant d’Ainay, au 17ème siècle, nous trouvons d’autres familles y habitant.

    Le hameau, acheté dans son intégralité par un promoteur, a été revendu en copropriété. Les maisons restaurées et les terrains environnants ont été aménagés en un vaste jardin.


    Ancre5- LA MAISON BLANCHE

    Ce hameau situé sur la D 489 s’est développé à partir du 17ème siècle, de part et d’autre du grand chemin de Lyon à Yzeron (actuellement D 489) principalement autour de deux auberges florissantes.
     
    A la fin du 16ème siècle existait déjà une auberge, car dans les premiers actes des registres paroissiaux, nous lisons « Jehan Gourguet, hoste de la Maison Blanche et Marguerite d’Attigny, sa femme ». Cette auberge se trouvait à droite sur la route dite de Bordeaux (direction Lyon).

    Le nom du hameau viendrait donc du nom de l’auberge « La Maison Blanche ».

    C’est la construction de la route dite « Royale » vers la fin du 18ème siècle qui sera à la base du développement du hameau. Les transports par diligence développèrent les auberges, avec de grandes écuries pour les chevaux, ainsi que les métiers liés aux transports tels que charrons, bourreliers, maréchaux-ferrant, voituriers etc.  Il y avait aussi un vinaigrier et un liquoriste.

    De même, le service des postes qui se faisait de Lyon à St Symphorien s/Coise, avait pour le village de Vaugneray son bureau à Maison Blanche. C’est en 1882 que fut demandé le transfert du bureau au centre bourg, celui-ci fut réalisé en 1884.

    C’est aussi à Maison Blanche que fut construite la gare du petit train dit « Le Tutu » en face de l’hôtel Besson, rue de Lyon (aujourd’hui transformé en appartements et restaurant).
     
    Avant son électrification, la calèche « Patache » attendait les voyageurs à Maison Blanche pour les amener jusqu’au centre du bourg situé à deux kilomètres de là.

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    • PLAN CADASTRAL DE 1824

      Ancre6- LA MALETIERE
                                                                                                         
      Ce quartier proche du bourg doit son nom à la famille Malet, implantée dès la fin du 14ème siècle jusqu’au milieu du 19ème siècle.
       
      Plusieurs familles s’y sont succédées au cours des siècles, dont la famille Valentin qui possédait deux maisons, granges, cours, chapits, étables, jardins, prés. Louis Garbot, sieur de Chatanay, était également propriétaire d’un domaine à La Maletière en 1695.
       
      Pendant la révolution en 1796, Benoîte Larivollière, dame de Bénévent (épouse Perrin de Bénévent), fait faire des réparations urgentes dans une petite maison appelée Maison Pérard où un escalier menace de s’effondrer.
       
      On retrouve également sur le cadastre Napoleon de 1824 l’existence d’une école libre de filles, qui sera démolie vers la seconde partie du 19ème siècle.
       
      A partir du 18ème siècle, un autre patronyme est fortement implanté à la Maletière : la famille Gros, dont le domaine situé en bordure de la rue du Laval (ex chemin de Montferrat) a été agrandi en 1791 par Claude Gros, premier maire de Vaugneray.
       
      A cette même époque, l’abbé Charles Balley, qui s’était rétracté après avoir prêté serment à la Constitution civile du Clergé, vint se cacher ici. Il célébrait la messe dans la cave. En 1803, devenu curé d’Ecully, (nommé par le cardinal Fesch, neveu de Napoleon) il fut le directeur spirituel du jeune Jean-Marie Vianney, futur curé d’Ars.
       
      Sur la pierre de linteau de la porte d’entrée, on peut encore lire le nom de Benoît Gros, et la date de 1763.

      Un grand fragment du radier de l’aqueduc romain est conservé, dont le canal passait sous la propriété. Il est utilisé comme boute-roue à l’entrée de la cour.
       
      Au 19ème siècle, Jean-Benoît Gros y installa une blanchisserie, devenue aujourd’hui un logement.
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        Ancre7- LE RECRET
                                                                                       
        Doit son nom à sa position sur une ligne de crêtes. Il figure sur la carte du terrier Valentin de 1501.
        Il est appelé successivement : en 1509 « In territorio de la Cruysetta », en 1640 « Au territoire de la Cruysetta » et en 1824 « Hameau, territoire du Recret ».
        Au Recret passait « le grand chemin » de Lyon à St Bonnet le Froid appelé « la voie romaine » sur le parcours de la voie romaine d’Aquitaine Lugdunum-Burdigala (Lyon- Bordeaux).
        L’avancée du Recret a été utilisée par les Romains pour construire l’escalier hydraulique souterrain, de Montferrat jusqu’au-delà de Montolvet, de l’Aqueduc du Val d’Yzeron.
        Nous ne pouvons pas oublier le passage de l’aqueduc romain au hameau du Recret. Quoique mal connu quant à son origine ; il descendait de la « Maison brûlée » (lieu-dit situé au-dessus du Recret) et se dirigeait vers Grézieu-la-Varenne au moyen d’un escalier hydraulique pour amorcer la forte pente.
        La plus ancienne auberge située sur Vaugneray fut celle du Recret en bordure du « grand chemin » entre Grézieu la Varenne et St Bonnet le Froid.

        Ancre8- LE MONTFERRAT
         
        Montferrat doit son nom à Stephanus de Monte Ferrato de Vannerieu (1358). Ce mot signifiant en latin « empierré ».
        Ce hameau fut appelé successivement  : Territoire de Monferra en 1640 et Hameau de Montfera en 1771, faisant probablement allusion à la voie romaine d’Aquitaine qui passait là ; escaladant la pente des Cumines (très rocheuse) analogue à une route de montagne. C’était une zone agricole de polyculture.
        C’est le départ connu de l’escalier hydraulique souterrain de l’aqueduc du Val d’Yzeron en direction de Grézieu la Varenne par le Recret, près du château d’eau.
        Les Romains créaient des escaliers hydrauliques lorsque les pentes étaient importantes sinon la vitesse de l’eau provoquait des dommages aux structures.

        Ancre10- LE LOGIS NEUF
         
        Le lieu-dit « Le Logis Neuf » était surtout connu par son auberge qui existait déjà au 17ème siècle, longtemps tenue par la famille Brun. Avant 1652 c’était une étape entre Vaugneray et Yzeron.
        Au milieu du champ, en face de l’ancienne auberge, figure une très jolie croix en pierre ornée d’un ostensoir sculpté.
        Dans le passé existait une tuilerie.
        Sur le registre paroissial de 1940 se trouve la première mention de ce logis situé à un millier de toises de la Maison Blanche, sur le grand chemin d’Yzeron.
        Pierre Rousset teste le 27 septembre 1647 devant Me Julien, notaire. Il nomme Catherine Ducreux, sa femme, il donne et lègue à Catherine Rousset, l’aisnée, la fille de défunte Claudine Gimand, sa première femme, sa maison et domayne appelé le « Logis Neuf » avec tous les fonds qu’il a à l’entoures dudit Logis, consistant en jardin, terre et vignes, item une terre au-dessus du Grand Chemin de Lion à Yzeron, située au territoire du Moulin à Vent, etc.
        Les Roussey sont des marchands et Claudine serait une fille de Nicolas Ducreux. On ne se marie à Vaugneray, comme ailleurs, qu’entre gens de la même corporation.

        Ancre11- LES JUMEAUX
                                                     
        Le hameau des Jumeaux tient son nom d’une ancienne famille : « De Gimeaulx » ou « De Geameaux ».
        Dès 1543, grâce au terrier de l’Archevêché on recense des tenanciers aux Jumeaux, dont Jehan fils de Floris Degimeaux.
        Ce patronyme se retrouve également dès le 17ème siècle dans les registres paroissiaux avec le baptême de Pernette, fille de Jehan Degemeaux et de Jeanne Charay (en 1600), ainsi que par des mariages dont celui de Barthélemy Degemeaux et Claire Mortier (1661) ou encore entre Claude Degemeaux et Benoite Guyse (1686).
         
        Le hameau a eu également pour dénomination « Milicieu » ou « Milissieu », donnant son nom par la même occasion au ruisseau qui en descend ; aujourd’hui devenu le ruisseau de la Milonière.
        Le hameau était un point de passage pour les paysans et marchands entre la Milonière, St Clair (Yzeron) et Courzieu.
         
        On peut également voir dans la partie sud du hameau des Jumeaux, une croix en fer forgé (datant peut-être du 17ème siècle). La croix de 60 cm, orne le faîtage.
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        Ancre12- LE BARTHELEMY
         
        Ce hameau, sur une retenue collinaire, est situé à 560 m d’altitude, exposition sud-est.
        Son nom, d’origine biblique, est issu de l’araméen (langue parlée par Jésus) Bar-Tolmoï, en latin Bartholomaeus.
        Une seule ferme figurait sur le cadastre napoléonien.
        Actuellement il y a une trentaine d’habitants dont un agriculteur et un exploitant de bois de chauffage (jadis de piquets de châtaignier pour les vignes).
        Dans le bois du Barthélémy vivent des chevreuils, des sangliers, des renards, des fouines et des belettes.

        Ancre13- CHATANAY
         
        En ancien français chastenet = châtaigneraie, du latin castenea (châtaignier)
        Hameau important qui apparaît déjà au 14ème siècle « in nemore de Chataney ». Le nom de Chatanay apparaît sur des documents de 1362 et 1379. C’était un fief qui aurait appartenu aux Ballarin, aux Garbot, puis aux Montdor. Dans un terrier (registre foncier d’une seigneurie) du 17ème siècle il est mentionné « territoire du Champ du coing, à présent Chatanay ».
        En juillet 1630, un jugement a reconnu à la Cure de Vaugneray ses pleins droits de dîmes sur Chatanay
        Au 17ème siècle et même après, le hameau comprenait beaucoup de tisserands et de tailleurs d’habits. Il était suffisamment important pour être appelé « village » et être revendiqué par la paroisse de St Laurent de Vaux (PV de la visite pastorale de Camille de Neuville en 1658).
        Grâce aux terriers et aux registres paroissiaux il est possible de connaître la présence de familles dont certaines existaient encore au 18ème siècle.
        Pierre ESCOT, facteur rural, vint habiter au hameau de Chatanay. Etant observateur et se déplaçant tous les jours dans les hameaux de par sa profession, il a consigné au fil des années (de 1860 à 1910) dans deux cahiers, les faits, les évènements nationaux et régionaux, le temps qu’il faisait, le prix des denrées, etc …. Il est décédé dans sa maison à Chatanay le 5 juin 1914.

        Ancre15- SAMAZANGE
            
        Le mas de San Masonges : ce hameau existerait depuis juillet 1253. Une lettre d'obligation d'un moulin et d'une écluse faite au seigneur abbé d'Ainay, par le seigneur Girin d'Oyrieu en fait mention.
         
        Dans l'ensemble, les maisons ont subi de nombreuses transformations. Seule une ferme a conservé son architecture d'origine : entrée par un portail surmonté d'une corniche lyonnaise à deux rangs de tuiles. Les aîtres[1] et le chapit[2] sont dans le prolongement l'un de l'autre ; un large escalier perpendiculaire à l'ensemble permet l'accès à la galerie. Les poteaux soutiennent à la fois le plancher d'une seconde galerie en bois et le toit. Sous la galerie, il y a une entrée de cave en arc surbaissé. On peut voir un cadran solaire daté de 1898.
         
        Quelques anecdotes de Renée, habitante du hameau depuis son enfance (maison familiale). Souvenirs, souvenirs…
         
        Comme dans beaucoup de villages et de villes, les paroissiens avaient une chaise à leur nom, inscrit sur une plaque, qu’ils payaient une fois l’an. Les autres devaient payer à chaque messe ; une personne passait exprès pour ramasser l'argent.
         
        Ma grand-mère faisait des faisselles, en forme de " marguerite" : hauteur du moule 14,5 cm - diamètre 19 cm, pour un fromage de 800 g.
        Avant les années 1950, quand j’étais petite, avec mes soeurs, on jouait à la poupée avec des "royons" : morceaux de bois plus ou moins arrondis, et on les habillait avec des "pattes" (morceaux de tissu).
         
        Dès l’âge de six ou sept ans, les enfants allaient à pied à l’école, et devaient parcourir plusieurs kilomètres le matin et le soir. Les enfants des différents hameaux pouvaient aller à l’école la plus proche de leur domicile.
         
        Mes frères "capturaient" des oiseaux : un cageot posé à cheval sur un bâton, fixé avec une ficelle, on y posait quelques graines à l'intérieur, et quand un oiseau se posait sous le cageot, on tirait sur la ficelle, l'oiseau se retrouvait prisonnier sous le cageot. Après, on le relâchait.

        [1]  aîtres : dépendances ou appentis d’une maison.
        [2] chapit : grenier en plein air, accolé à la maison.


        Ancre19- LES FONTANIERES
         
        Le nom du hameau proviendrait du fait qu’on y trouvait de l’eau et des sources ; « Fontanières » est peut-être en lien avec le mot : fontaine. Déjà au 14ème siècle le hameau s’appelait « les Fontaneysses ».
        D’après le terrier des Comtes de St Jean de 1552, Etienne Valentin possédait le domaine : « une terre en laquelle il y a dessus une grange et étable ».
        Par héritage Louis Valentin (fondateur de la branche des Valentin des Eguillon) obtient le domaine et l’agrandit en 1632.
        En 1661, Mathieu Valentin reçoit le domaine des Fontanières, avec la qualité d’écuyer et seigneur des Fontanières.

        Aujourd’hui de la grange du 16ème siècle il ne reste qu’une tourelle semi-circulaire flanqué d’un corps de logis (bâtiment principal ou central d'un édifice imposant traditionnel
        C’est en 1740 que les Fontanières sortent de la famille des Valentin, après l’achat du domaine par Jean-François Ducreux, notaire à Vaugneray.

        En 1744 Jean-François Ducreux remet à titre de grangeage (manière de donner une terre à bail, en prenant pour la rente moitié des fruits) le domaine à François Gros laboureur et à sa femme Jeanne Marsaud, pour 6 ans.
        Le couple devait l’entretien et la charge des bois, des vignes, des prés et des vergers du domaine. Mais également le devoir d’ensemencer les pommes de terre, les graines de froment, de seigle, de faire les fauchaisons, moissons, vendanges et les écoissons (nom des sillons des angles d’un champ qui sont les plus courts). 

        Tous les légumes, truffes et raves seront partagés par moitié.
        Le bailleur (Jean-François Ducreux) doit remettre aux preneurs (François Gros et sa femme) : vingt poules, un coq, quatre vaches et vingt-cinq moutons ou brebis dont ils auront la charge.